A la surface, les monstres grouillent
Se promener dans les lignes de l’ancien métro est assez effrayant. Surtout quand on est seul. Tout paraît différent, tout vous fait sursauter. Mais il n’est pas question de passer par la surface. La plupart des rues sont encores contaminées. Les radiations sont trop fortes. C’est dangereux.
A la surface, les monstres grouillent. Et le plus inquiétant, c’est quand les monstres sont encore un peu humains.
Vincent éclaire le couloir avec sa bougie. A n’importe quel moment un souffle peut le plonger dans l’obscurité. Il protège la flamme de près pour ne pas que ça arrive. Il s’approche d’un mur. Barbès-Rochechouart. Le panneau qui indique le nom de la station est déjà rouillé. La poussière sature l’atmosphère. C’est de la peau humaine. L’odeur insupportable est toujours présente depuis plus de vingt ans. La station a pris feu lors de la première vague d’attaques.
Il cherche un plan de métro au mur. Ici ce sont les seules indications qui permettent de retrouver son chemin, même s’ils sont loins d’être à jour avec les tunnels qui se sont effondrés et les stations par lesquelles il ne faut pas sortir. Mais ils permettent de savoir si on est dans la bonne direction.
Dans certaines stations il y a encore une certaine influence, notamment celles qui sont proches des gares, on y croise ceux qui viennent et repartent à pied ou en vélo le long des voies ferrées. Evidemment la foule n’est plus la même qu’autrefois. Moins dense. Et dans l’obscurité, le métro est toujours glauque. Croiser sur les rails des rames qui n’ont jamais pu aller plus loin et marcher sur les os de ceux qui se sont étouffés lors des incendies et des attaques sont des sensations plutôt étranges. Mais on finit par s’y faire. Les plus jeunes, ceux qui n’ont pas connut l’avant, n’y font même pas attention.
Parfois on peux même croiser des voitures ou des bus sur les voies de certaines lignes, personne n’explique comment ça a pu arriver et tout le monde fait comme si ça avait toujours été là.
La station la plus fréquentée est République, parce qu’elle est au centre de la ville et qu’un petit millier de personnes y ont créé une petite ville souterraine, plutôt impressionante.
Vincent reprends son périple vers Porte d’Orléans. Il doit rejoindre les voies ferrées avant la nuit. La nuit le métro est encore plus dangereux, les rats se réveillent et hantent les tunnels. Des rats gros comme des roues de métro…